Alors que l’étiquetage nutritionnel est en passe de devenir obligatoire pour tous (Règlement INCO, 13 décembre 2016), de nombreuses études et articles abreuvent le secteur de la nutrition-santé sans pour autant éclaircir complètement le sujet. Il nous semble donc important de faire le point.
- L’information nutritionnelle on-pack est-elle lue et comprise du consommateur ?
Selon un article récemment paru dans la revue Appetite (Sharf et al., Appetite 2012 ;58(2) : 531-4) et repris par le Panorama du Médecin (n° 5298), la réponse est mitigée.
Concernant la consultation des informations :
– 77,2 % des personnes interrogées disent consulter les informations nutritionnelles au dos d’un emballage produit
– Cependant, cela ne concerne que certaines catégories de personnes très sensibilisées à la nutrition : les femmes, les sportifs et les personnes ayant un « certain niveau d’éducation »
Concernant la compréhension de ces informations :
– 43,9 % des personnes étudiées pensent avoir bien compris le message nutritionnel… alors qu’elles ne sont en réalité que 27,2 % à pouvoir répondre correctement à des questions simples sur la nutrition
D’où vient un tel décalage ? 2 raisons majeures :
– Le manque de temps et la notion de plaisir liés à l’acte d’achat
– La complexité, la disparité, voire l’absence de tableaux de valeurs nutritionnelles
L’information est donc globalement lue mais très mal comprise, d’où l’intérêt de faire un travail de pédagogie on-pack, qui vient compléter les mentions strictement obligatoires.
- ANC, AJR, VNR… il devient difficile d’y voir clair !
Si le consommateur est perdu face à l’information nutritionnelle, beaucoup de professionnels le sont également mais pour d’autres raisons. De nombreuses valeurs de référence sont à notre disposition pour répondre aux exigences françaises et européennes et aux utilisations diverses.
– RNJ (Repères Nutritionnels Journaliers) et AJR (Apports Journaliers Recommandés) sont des valeurs uniques pour toute la population française, respectivement pour les macronutriments et micronutriments. Ces valeurs sont peu à peu remplacées par les AQR (Apports quotidiens de Référence) qui prévalent au niveau européen.
– ANC (Apports Nutritionnels Conseillés) : adaptées en fonction de l’âge et du sexe, ces valeurs sont principalement utilisées par les professionnels de santé et les scientifiques.
– VNR (Valeurs Nutritionnelles de Référence) : après l’eau en 2010, les protéines en 2012 et la valeur énergétique début 2013, l’EFSA les a récemment mises à jour pour les matières grasses et les glucides totaux (sucres et fibres). Les VNR servent de base aux valeurs de référence pour l’étiquetage.
En synthèse, une seule notion est à retenir en ce qui concerne l’étiquetage : les AQR !