La qualité nutritionnelle des produits dits ultra-transformés fait grand bruit. Plusieurs phénomènes récents ont créé la rumeur : ils modifieraient notre état de santé. Après un long silence, l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires) a choisi de se défendre au travers d’un position paper publié le 19 septembre dernier.
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Que sont les aliments ultra-transformés ?
Le terme d’aliments ultra-transformés est nouveau et désigne des aliments industriels ayant subi un niveau élevé de transformation. Cette classification appelée « NOVA » a été pensée par une équipe de recherche brésilienne et validée par la FAO. NOVA définit 4 niveaux de transformation des aliments :
- Les aliments frais ou peu transformés [Minimally Processed]. Exemple : légumes surgelés, lait pasteurisé.
- Les ingrédients culinaires transformés [Food Ingredients]. Il s’agit des aliments du groupe 1, qui ont été pressés, raffinés, broyés. Exemple : les huiles végétales.
- Les aliments transformés [Processed Food]. Il s’agit des aliments du groupe 1, qui ont été transformés et auxquels on a ajouté des aliments du groupe 2. Exemple : le saumon fumé, le fromage, les légumes en conserve.
- Les aliments hautement transformés [Ultraprocessed Food]. Ils contiennent 4 à 5 ingrédients et peuvent contenir des additifs alimentaires, des amidons modifiés, des huiles hydrogénées… Exemple : un biscuit, un plat préparé, un yaourt aux fruits, mais aussi les sodas, les chips… Ces produits subissent des traitements technologiques et thermiques parfois importants, qui ont conduit à parler de cracking. Comprendre « séparation ou dégradation de molécules ». On constate par ailleurs que cette dernière catégorie est très large et englobe des aliments très différents les uns des autres.
Quel impact des aliments ultra-transformés sur la santé ?
Les aliments ultra-transformés sont suspectés d’augmenter le risque d’obésité et de cancer du sein. Ces résultats proviennent d’une étude observationnelle menée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé.
Les résultats ont été publiés dans le British Medical Journal en janvier 2018. Ces premières conclusions mériteront d’être affinées, par exemple dans le cadre d’une étude clinique spécifique comme le suggère l’ANIA dans son position paper.
De la confusion entre aliments ultra-transformés et aliments industriels
Comme pour beaucoup de sujets, la confusion arrive quand on fait des amalgames. En effet, il est regrettable de confondre aliments industriels et aliments ultra-transformés. Tous les aliments industriels ne sont pas ultra-transformés. Comme toutes les recettes maison ne sont pas meilleures que des produits industriels. Que penser d’une purée faite maison avec des pommes de terre trop cuites, d’un plat maison avec trop de matières grasses ou d’un dessert maison trop sucré ? Qui sait ce que l’on observera si on étudie des populations qui cuisinent gras et sucré vs des populations qui achètent des produits industriels contenant peu de sucres / sel / matières grasses ?
Notre avis sur la situation
Si les conclusions tirées de l’observation de la cohorte NutriNet-Santé sont très sérieuses, il est toujours dommage de constater l’emballement médiatique qui en découle et de pointer du doigt tout un secteur, en l’occurrence celui des industries agroalimentaires. Il n’est pas non plus raisonnable de penser que tout un secteur, qui rassemble près de 18 000 entreprises en France, a pour objectif d’empoisonner le consommateur. Certains acteurs ont peut-être des comportements inappropriés, mais il faut également reconnaître les efforts de la plupart d’entre eux pour proposer une alimentation de qualité. Pour en savoir plus, vous pouvez lire la position de l’ANIA ici. Et attendons des résultats plus poussés pour conclure !
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