Carrefour, le géant de la grande distribution, a annoncé début janvier l’acquisition de 60 % de la start-up Dejbox. Une start-up spécialisée dans la livraison de déjeuners pour les « salariés situés en zones périurbaines ». Une acquisition suivie de de Potager City. Cette start-up est spécialisée dans la livraison de paniers de fruits et légumes. Ces deux annonces font suite à la participation majoritaire de Carrefour au capital de Quitoque, en mars 2018. Des acquisitions alignées avec l’ambition du groupe : déployer sa présence dans le domaine du e-commerce & de la foodtech d’ici 2022.
Dejbox : une nouvelle cible B2E pour Carrefour
Fondée en 2015, Dejbox propose des lunch box équilibrées et savoureuses en un clic. Des repas proposés pour le prix d’un ticket restaurant, sans frais de livraison. Ces produits sont le fruit de partenariats avec plusieurs restaurants et traiteurs locaux.
Ce sont plus de 10 millions de Français qui sont livrés via cette « cantine digitale » dans six villes françaises : Paris, Lille, Lyon, Nantes, Bordeaux et Grenoble. Dejbox emploie 310 personnes dont 140 préparateurs-livreurs en CDI et non sous statut d’auto-entrepreneurs comme c’est le cas chez Uber Eats ou Deliveroo.
Pour Dejbox l’acquisition par Carrefour représente une opportunité de déploiement rapide en France mais aussi à l’international. Pour Carrefour, c’est l’occasion d’étendre son offre en e-commerce alimentaire à une nouvelle clientèle : le B2E « business to employee »
Des produits frais et de saison avec Potager City
Fondée en 2007 par deux frères, Potager City propose différentes formules de paniers de fruits et légumes. Ils sont livrés en point-relais ou en entreprise et accompagnés de recettes saines, simples et rapides pour mieux s’alimenter au quotidien. Le système est sans engagement et revendique des produits « extra frais et de saison » issus des circuits courts.
En effet, Potager City est fier de son « réseau unique » constitué de plus de 750 producteurs locaux. Une sélection pour la qualité des produits, le savoir-faire et l’engagement en faveur d’une production responsable. La priorité : un approvisionnement ultra-local plutôt que sur des produits issus de l’agriculture biologique. Certains produits comme des agrumes, des avocats ou des bananes sont aussi proposés dans les paniers. Ils proviennent de plus loin, mais systématiquement de cultures bio.
La société emploie 110 personnes et livre 350 villes en France à travers 7 bases logistiques et plus de 3300 points de retrait. La limitation des intermédiaires et le fonctionnement en circuit court permet une plus juste rémunération des maraîchers et arboriculteurs et un prix avantageux pour les consommateurs.
Carrefour est en pleine conquête de l’e-commerce alimentaire
Les acquisitions stratégiques de Quitoque et plus récemment de Dejbox et Potager City, confirment la forte volonté de Carrefour de devenir le leader du e-commerce alimentaire. Une trajectoire commencée en 2016 avec le rachat de Greenweez. Carrefour s’était ensuite associé à Google pour permettre aux consommateurs de faire leurs courses via Google Home ou Google Assistant. Un investissement sur le segment de la livraison de repas, un segment en forte croissance.
Carrefour étoffe ainsi son offre de e-commerce alimentaire avec un nouveau type de produit, le prêt-à-manger, pour de nouveaux clients. Une conquête du e-commerce aussi guidée par l’ambition de devenir le leader de la Transition Alimentaire pour tous. Carrefour mise sur une nouvelle offre axée sur des produits de qualité au quotidien et accessible à tous, afin de développer sa démarche de « mieux manger ».
Carrefour souhaiterait atteindre les 5 milliards d’euros d’ici 2022 (vs 850 M€ en 2017). De quoi permettra au plus grand nombre d’avoir accès, facilement et rapidement, à une meilleure alimentation au quotidien, le tout en restant connecté !
Les stratégies de la grande distribution pour changer d’image fonctionnent-elles ? La réponse dans notre regard d’expert.
Un article rédigé avec l’aide de Léa Zanelli, assistante Chef de projet. Merci à elle !