A l’heure où le Covid 19 n’a ni traitement, ni vaccin, envisager toutes les possibilités relève du bon sens. Le Dr Claude Lagarde, Fondateur du laboratoire Nutergia, émet une hypothèse. Et si la micronutrition, plus particulièrement le zinc, jouait un rôle dans l’apparition des formes graves de coronavirus ? Nous relayons rarement des études scientifiques, mais le contexte nécessite de faire connaître toutes les possibilités qui pourraient aider la recherche en cours.
Le zinc : modulateur de l’immunité et de l’inflammation
Le Zinc fonctionne comme un modulateur de la réponse immunitaire. Sa disponibilité est étroitement régulée par plusieurs transporteurs et régulateurs. Lorsque ce mécanisme est perturbé, la disponibilité du Zinc est réduite, altérant la survie, la prolifération et la différenciation des cellules, en particulier, des cellules du système immunitaire.
Ainsi, la carence en Zinc affecte les cellules impliquées dans l’immunité. Alors qu’une carence aiguë en Zinc entraîne une diminution de l’immunité, une carence chronique augmente l’inflammation. En effet, lors d’une carence chronique, la production de cytokines pro-inflammatoires augmente [1].
Quel rôle potentiel de la micronutrition dans la luttre contre le Covid 19 ?
L’action du zinc a été étudiée dans le cadre d’infections avec des rhinovirus, des virus grippaux ainsi que des coronavirus. Le zinc agirait comme antiviral à deux niveaux :
- Via une amélioration de la réponse antivirale et immunitaire
- Via une inhibition de la réplication virale ou des symptômes liés à l’infection. Cet effet passerait par un mécanisme empêchant la fusion entre la membrane virale et la membrane de la cellule de l’hôte.
Dans une revue très récente intitulée « Options thérapeutiques pour le traitement du nouveau coronavirus 2019 : une approche fondée sur des preuves », le zinc apparaît comme une piste d’intérêt puisqu’il est mentionné que :
« Le zinc aurait un effet antiviral, et il inhibe l’activité de l’ARN polymérase CoV et entrave ainsi la réplication dans les expériences de culture cellulaire. Comme la tempête de cytokines est une caractéristique pathognomonique de COVID-19, l’inhibition de ces cytokines pro-inflammatoires peut s’avérer théoriquement utile » [2]
Zinc, Covid 19 et chloroquine
Par ailleurs, une étude montre que les effets de la chloroquine sont médiés par l’entrée du zinc dans les cellules. Cette molécule agissant comme un ionophore à zinc, augmentant la biodisponibilité du zinc pour les cellules [3]. Nous pouvons ainsi supposer que la chloroquine ne puisse pas exercer pleinement ses effets chez les sujets carencés en zinc ou dont le taux de zinc a brutalement chuté en lien avec une surconsommation par le système immunitaire.
La carence en zinc : facteur de risque chez les sujets fragiles ?
Le zinc est l’oligo-élément le plus présent quantitativement dans notre organisme, après le fer. Or, il n’existe pas de réserve en zinc dans notre organisme, d’où l’importance d’un apport régulier dans l’alimentation ou sous forme de complémentation. Mais ce n’est pas tout : d’autres facteurs interviennent dans notre statut en zinc comme la consommation d’alcool et l’état pathologique qui peuvent réduire considérablement l’absorption et le stockage du zinc, ou augmenter l’excrétion de zinc. Ainsi, la carence en zinc touche 1/4 de la population dans les pays en développement [4]. Si la carence est fréquente, elle l’est encore plus chez les sujets fragiles : les seniors, les personnes souffrant de maladies chroniques comme le VIH, les fumeurs ou encore les personnes souffrant de surpoids.
Pour action ?
A défaut de dosage en zinc, il serait primordial de :
– Proposer à titre préventif et curatif une supplémentation en zinc pour les formes peu graves
– Proposer à titre curatif, en association avec la chloroquine et d’autres médicaments, du zinc chez les personnes infectées présentant une forme grave, d’autant plus que l’infection a probablement majoré la carence en zinc.
D’après la synthèse Bibliographique du Comité Scientifique LABORATOIRE NUTERGIA Dr Claude LAGARDE, Patricia BALARD Dr Immunologie, Dr Régis GROSDIDIER
[1] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25462582. [2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7074432/. [3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7074432/. [4] Richard MJ, Roussel AM. Micronutrients and ageing : Intakes and requirements. Proc Nutr Soc 1999;58:573-8