Tendance 01. L’interconnexion climat et nutrition.

Comme vous le savez, nous éditons tous les deux ans un Carnet des Tendances, dans lequel nous traitons des sujets de demain, de notre vision de la nutrition. Nous revenons à travers une série d’articles sur les sujets de cette édition. Le premier : climat et nutrition. Nous aurions aussi pu l’appeler « Quand la nutrition devient un sujet citoyen ». Alors, de quoi parle-t-on ?

Climat et nutrition sont interconnectés.

Sans revenir aux bases et aux définitions, il est nécessaire de mettre en lumière cette connexion forte entre climat et nutrition. En effet, le secteur alimentaire est l’un des plus émetteurs de carbone. Et inversement, le changement climatique a des conséquences sur le système alimentaire au global. Le dernier rapport du GIEC, en l’occurrence, revenait sur ces conséquences : zones de production alimentaires inadaptées, qualité nutritionnelle moindre, sécurité alimentaire… Un sujet effrayant, certes, mais le système alimentaire tout entier se tient prêt.

Que dit le 6e rapport du GIEC ?

Pour cela, climat et nutrition ont besoin de visibilité : éducation climatique, marches climatiques, engagements gouvernementaux… c’est la base de toute démarche, avant les actions, évidemment nécessaires.

Produire mieux sans produire moins ?

Il s’agit de la question qui agite tous les acteurs du système alimentaire. Selon certaines études, dont une menée par le CNRS, il est tout à fait possible d’atteindre ces objectifs. Trois leviers sont actionnables :

Un changement de régime alimentaire, avec une moindre consommation de produits animaux
L’application des principes de l’agroécologie : rotation des cultures, suppression des engrais et pesticides de synthèse
Le rapprochement de la culture et de l’élevage pour une fertilisation optimale

Des principes déjà appliqués plus ou moins largement par les courants de l’agroécologie : agriculture biologique, agroforesterie, agriculture régénérative, permaculture… Ce ne sont pas les courants qui manquent !

Et certains acteurs s’y positionnent déjà. Nous avons déjà parlé de certains d’entre eux dans Culture Nutrition. Notamment : White Leaf (biodynamie), Bioloklock (permaculture), ou encore Babybio (agroforesterie)

Sourcing, transport, consommation : tout ce qui lie climat et nutrition

Au-delà de la production, chaque étape du cycle de développement d’un produit, jusqu’à la consommation, peut se faire de manière plus raisonnée. C’est par exemple le cas du transport : on décarbone cette étape également, en s’affranchissant de sourcings lointains et en relocalisant des productions. Ou même en utilisant des transports plus doux, comme le transport maritime. Aujourd’hui, certaines entreprises vont plus loin, et utilisent des voiliers cargo pour transport des matières premières peu périssables. C’est notamment le cas de Grain de Sail.

Dans cette tendance, nous vous parlons aussi des limites de la relocalisation, ou encore des solutions pour limiter le gaspillage à toutes les échelles. Nous dédions notamment une partie à l’upcycling. Saviez-vous que les lancements de produits avec des ingrédients issus de l’upcycling atteignent des sommets? + 122 %, c’est le CAGR de ces lancements entre 2016 et 2021.

Et donc, une révolution de l’alimentation à horizon 2050 ?

Qu’il s’agisse des engagements des entreprises ou des initiatives liées aux scores, ce n’est que surenchère. Danone, par exemple, est la première entreprise cotée à devenir entreprise à mission. On peut aussi citer les offres type Triply Good Food qui viennent compléter les visions sur le marché. Tout cela prépare-t-il une révolution de l’alimentation à 2050 ? Nous répondons à cette question avec 4 courants qui cohabitent :