Dans la lignée du plan protéines végétales, différents acteurs ont décidé de s’associer pour structurer une filière légumineuses dans l’Ouest de la France ! Parlons ensemble du projet ambitieux Leg’Alim qui met les légumineuses sur le devant de la scène.
Quelques éléments de contexte
Le plan protéines végétales
Graines, farines, tourteaux, plantes entières etc. : les protéines végétales sont utilisées en alimentation animale et humaine, et représentent une réelle opportunité.
Mis en place par le gouvernement, le plan protéines végétales a donc pour objectif de « Bâtir notre souveraineté alimentaire en protéines végétales ». Dans le détail, il vise à :
- Réduire la dépendance de la France aux importations de protéines végétales des pays tiers
- Permettre aux éleveurs d’améliorer leur autonomie pour l’alimentation de leurs animaux
- Encourager les Français à augmenter leur consommation de protéines végétales, pour répondre aux nouvelles recommandations nutritionnelles.
Mais pourquoi s’intéresser aux légumineuses ?
Parce qu’elles ont tout bon !
Les légumineuses sont particulièrement intéressantes pour l’alimentation humaine, car leur teneur en protéines et en acides aminés essentiels est importante. De plus, elles sont capables de participer à l’enrichissement des sols en fixant l’azote de l’air, et permettent donc ainsi de limiter notre utilisation d’engrais azotés.
Petit aperçu des surfaces cultivées françaises
Malgré leur fort potentiel, en 2021, les légumineuses à graines (pois, féverole, lupin, soja, lentille, pois chiche, haricot etc.), les légumineuses fourragères (luzerne, trèfle, lotier, sainfoin etc.) et la luzerne déshydratée ne représentaient que 4 % de la surface totale des grandes cultures françaises. Peut mieux faire, non ?
Source : Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Chiffres clés 2021, Protéines végétales
Leg’Alim : qu’est-ce que c’est ?
Fin 2020, un trio d’acteurs s’est donc réuni autour d’une même idée : créer la première filière durable et locale de légumineuses… Mais où ? En Bretagne bien sûr ! Non pas pour l’amour des crêpes et du beurre (un peu cliché, pardon les bretons), mais parce que la Bretagne est une terre de céréales (environ 30% des cultures bretonnes sont des céréales… mais 0,6% seulement sont des protéagineux), ce qui en fait une terre avec un potentiel de développement prometteur.
L’objectif de Leg’Alim ? Mettre à disposition de la filière agroalimentaire et de la restauration hors domicile des ingrédients innovants, à base de légumineuses et à haute valeur ajoutée. En effet, face à l’augmentation démographique, mais également aux nouvelles tendances du marché de l’alimentation humaine, le besoin de solutions est réel.
Or, sur le marché de l’alimentation humaine, le blé et le soja restent encore aujourd’hui les protéines les plus utilisées. Mais les polémiques sont nombreuses : santé, environnement, ultra-transformation… Les légumineuses ont donc encore une vraie place à prendre pour proposer des protéines plus vertueuses !
De la fourche à la fourchette
Le projet couvre l’ensemble de la filière, de la récolte à la valorisation.
Les légumineuses sont en effet produites de manière durable et rentable en croisant les intérêts techniques et économiques (variétés, zones pédoclimatiques, effets agronomiques etc.). Des ingrédients protéiques à haute valeur ajoutée sont ensuite élaborés. Produits localement, ils présentent des bénéfices nutritionnels, fonctionnels et sensoriels. Ces nouveaux produits alimentaires ont vocation à être industrialisés et commercialisés, afin de mieux valoriser les légumineuses à graines, encore peu utilisées malgré leurs atouts nutritionnels.
L’équilibre économique de la filière est maintenu grâce à la nutrition animale, qui permet de valoriser des solutions protéiques de moindre intérêt pour l’alimentation humaine.
Chaque acteur apporte son expertise particulière au projet :
- Eureden : coopérative bretonne en charge de la production durable et de l’approvisionnement en graines, ainsi que du support technique, économique et environnemental. Les graines fournies répondent à un cahier des charges strict (origine régionale, impact environnemental etc.)
- Valorex Food Ingredients (activité alimentation humaine de Valorex) : expertise sur la création de filières et le traitement technologique des graines. Valorex apporte donc ses connaissances du marché de l’alimentation humaine, et de la valorisation des légumineuses en nutrition animale.
- INRAE : étude de la caractérisation et transformation des graines, évaluation de la digestibilité des protéines dans différentes matrices, des propriétés fonctionnelles et nutritionnelles etc. l’INRAE travaille à la transformation des graines pour obtenir des ingrédients aux propriétés fonctionnelles, organoleptiques et nutritionnelles intéressantes.
Leg’Alim : un projet particulièrement porteur
Ce projet d’envergure a reçu le soutien de la région Bretagne, de Rennes Métropole et de Fougères Agglomération, qui ont débloqué 493 000 euros pour lancer le projet (et 1 million pour 3 ans). Il a également été labellisé par les pôles de compétitivité Végépolys Valley et Valorial.
Un beau pas en avant pour les protéines végétales et les enjeux sociétaux auxquels leur consommation est associée.
Les légumineuses ont d’ailleurs le vent en poupe, et c’est tant mieux : d’autres initiatives, telles que Leggo (Légumineuses à graines grand Ouest) se développent également. Née en même temps que Leg’Alim, Leggo est une association dont le but est d’aider les acteurs à se regrouper pour faire émerger des solutions à base de légumineuses pour l’alimentation humaine, grâce à des projets non compétitifs. Leggo regroupe les régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, avec appui des chambres régionales d’agriculture pour la promotion et l’organisation de la filière.
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