TurtleTree est une start-up de biotechnologies qui mise sur la fermentation de précision pour produire des protéines « animal-free ». Son premier ingrédient : LF+, une lactoferrine issue de la fermentation. La start-up ambitionne de « révolutionner le futur de la nutrition ».
L’outil de TurtleTree : la fermentation de précision
La fermentation est un procédé ancestral que l’on utilise depuis des centaines voir milliers d’années pour fabriquer pain, bière ou encore fromage. « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe » pourrait être le credo de la fermentation de précision. Cette technique repose sur un savoir-faire ancestral, tout en y alliant une technologie de pointe. On utilise un micro-organisme génétiquement modifié pour lui permettre de produire des protéines d’intérêt, identiques en tout point aux protéines du règne animal.
TurtleTree se penche sur la lactoferrine
La lactoferrine est le sujet d’étude de TurtleTree dans le cadre de ce projet. Il s’agit d’une protéine de liaison au fer que l’on trouve naturellement dans le lait et certains fluides corporels comme la salive ou les larmes. On en retrouve peu dans le lait animal, et beaucoup dans le lait maternel humain.
Elle joue un rôle important dans le système immunitaire, en stimulant la production de certaines cellules (lymphocytes T). La lactoferrine possède également des propriétés antimicrobiennes et peut aider à lutter contre les infections bactériennes, virales et fongiques. Concrètement, elle se lie aux molécules de fer, qui servent aussi à la croissance et survie des micro-organismes. Le fer est moins disponible pour ces derniers, qui sont donc moins viables. Enfin, elle a aussi été étudiée pour ses effets bénéfiques sur la santé digestive. Une protéine d’intérêt, donc.
La coûteuse production de lactoferrine
Aujourd’hui, la lactoferrine présente sur le marché de la nutraceutique notamment est issue du règne animal, et nécessite des ressources importantes. On retire dans un premier temps les graisses du lait, qui est ensuite passé dans des colonnes de résines coûteuses pour en extraire la lactoferrine. Un processus fastidieux avec un rendement assez faible : 1 litre de lait contient environ 100 mg de lactoferrine. À peine le contenu d’une gélule commercialisée ! À noter que les méthodes de production et d’extraction peuvent différer selon les fournisseurs.
LF+, une lactoferrine plus accessible
Ainsi, la production de LF+ via la fermentation de précision offre de belles perspectives pour les marchés cibles. Une solution qui sera plus durable, s’affranchissant de l’impact environnemental des élevages bovins : moins d’énergie, de consommation d’eau, de territoires agricoles, d’émissions de gaz à effet de serre. La sécurité est également un point d’intérêt avec cette méthode de production.
L’intégralité de la production se fait en laboratoire, sans contamination possible. Dernier point mais pas des moindres, le rendement ! Un rendement annoncé plus de cent fois supérieur à celui de la lactoferrine classique.
Avec un lancement annoncé pour la fin de l’année, TurtleTree pourrait bien faire bousculer le marché de la lactoferrine. Comme toutes les innovations issues de la fermentation de précision, celle-ci est sans aucune hésitation à suivre !
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