Si la loi AGEC vise une réduction de 20 % des emballages en plastique à usage unique, les créateurs de Super Tout Nu voient plus loin. Leur but est simple : proposer « une consommation révolutionnaire et responsable » grâce à un magasin zéro déchet.
Super Tout Nu nous dévoile son concept sans pudeur
Après la mise en place du drive Tout Nu en 2018, le Super Tout Nu ouvre enfin ! En effet, conscients que seulement 9 % de la population s’approvisionnent grâce au système de drive, Salomé et Pierre Géraud, créateurs du drive Tout Nu, veulent passer à la vitesse supérieure. Ils inaugurent ainsi le premier magasin zéro déchet de France le 27 mars dernier à Labège, en agglomération Toulousaine.
La start-up au nom atypique, évoquant la transparence client annonce un slogan fort :
« Le supermarché 0 déchet, 100 % goût ».
Des produits vendus dans leur plus simple appareil
Derrière ce nom se cache une réelle volonté de changer la manière de de consommer au quotidien. Il est nécessaire de lutter contre l’utilisation excessive de plastique, à l’impact dévastateur sur notre environnement. Pour se faire, le magasin zéro déchet incite à la nudité des produits ; aucun emballage plastique, 90 % des denrées conservées et vendues dans des bocaux en verre et des fruits et légumes en vrac.
Evidemment, toutes les denrées ne sont pas compatibles avec ce type de présentation. Cependant, les étagères du magasin zéro déchet sont loin d’être nues. Il est possible d’y retrouver la plupart des denrées disponibles dans les circuits classiques (fromage, épicerie sèche, charcuterie, vins, plats préparés, produits ménagers et d’hygiène).
La conservation en bocal représente néanmoins un désavantage en comparaison avec les produits habituellement retrouvés en GMS. En effet, les durées de conservation moins longues obligent le magasin à s’approvisionner régulièrement. Cette organisation plus complexe leur permet malgré tout de proposer des produits ultra-frais et locaux (60 % des produits à moins de 100 km !). De plus, cela contribue à la valorisation de l’économie locale et à la diminution des intermédiaires. Ainsi, en plus de limiter les frais de packaging grâce à l’utilisation de bocaux en verre consignés, les frais de transport sont moindres. Cela permet donc de garantir des produits à des prix compétitifs.
Une promesse multidimensionnelle
Tout cela au détriment du goût ? Loin de là ! En effet, Super Tout Nu met un point d’honneur à proposer des produits de bonne qualité nutritionnelle en se basant sur des critères de qualité développés par leur ingénieur agronome. De plus, ils sélectionnent des maraichers qui limitent les traitements chimiques et récoltent les denrées à maturité, garantissant ainsi les qualités organoleptique et nutritive.
Dans le but d’intégrer toutes les étapes du processus dans leur démarche, l’équipe a opté pour des équipements de seconde main et est accompagnée par des banques éthiques et un fournisseur d’électricité verte.
Enfin, lorsque l’on parle protection de l’environnement, l’anti-gaspi n’est jamais bien loin. Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, Super Tout Nu met en place des réductions pour les produits dont la DLC ou DDM approche. Il laisse également à la vente les produits encore propres à la consommation malgré la DDM dépassée.
Et dans le futur ? L’ambition de déshabiller toute la France
Avec l’obtention du label ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) en 2020 et la présence de la Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, lors de l’inauguration du Super Tout Nu, il ne fait aucun doute que leur initiative est encouragée.
Avec un chiffre d’affaires prévisionnel prévu à 5 millions pour 2024, une levée de fonds est prévue fin 2024 afin d’appuyer la croissance de la start-up et son ambition de s’implanter dans la France entière.
On note l’effort et la promesse forte de l’enseigne : consommer de façon responsable et raisonnée. Une initiative à suivre dans d’autres villes, à priori du côté de Lille et de Bordeaux !
Un article rédigé avec Loana Lachaux, assistante chef de projet. Merci à elle !
