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Tribiotiques : un plan à 3 pour la santé intestinale

Dans la familles biotiques, je demande les tribiotiques. Depuis quelques années, les « biotiques » ont le vent en poupe sur le marché des compléments alimentaires. Et ce, à raison, tant la recherche semble leur attribuer d’effets bénéfiques sur la santé. Les entreprises rivalisent ainsi d’idées pour se différencier, et les innovations fleurissent sur le marché : modubiotiques, phytobiotiques, flavobiotiques et enfin tribiotiques, une nouvelle innovation pleine de promesses.

Avant les tribiotiques, il y a les « biotiques » : des incontournables de la santé intestinale

Contraction des mots grecs mikrós (petit) et biôtós (vivre), le microbiote n’en finit pas de susciter l’intérêt. Et ce, notamment, parce que son rôle dans l’organisme est de mieux en mieux connu. Il serait ainsi impliqué dans de nombreuses fonctions de l’organisme parmi lesquelles :

  • La fonction digestive
  • La fonction métabolique
  • La fonction immunitaire
  • La fonction neurologique.

L’altération du microbiote ou dysbiose, due, par exemple, à une infection, des antibiotiques ou le stress, peut avoir des effets délétères sur la santé. Une dysbiose chronique peut même être associée à des maladies telles que des inflammations de l’intestin, diarrhées ou pathologies neurologiques[1].

Ainsi, à mesure que les rôles du microbiote ont été mieux connus, le marché des compléments alimentaires s’est emparé de l’enjeu de préserver la stabilité et la diversité du microbiote, et ce, tout d’abord, grâce aux probiotiques et aux prébiotiques. Les premiers sont définis par l’OMS comme des « micro-organismes qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquate confèrent un bénéfice pour la santé de l’hôte ». Il existe une grande variété de probiotiques incluant des souches de bactéries et des levures.

Les prébiotiques, eux, regroupent, d’après l’ISAPP (International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics), l’ensemble des « substrats utilisés sélectivement par les micro-organismes de l’hôte exerçant un effet bénéfique sur la santé ». Ce sont des composés non digérés par l’organisme dont se nourrissent les micro-organismes.

Enfin, derniers arrivés sur le marché, les postbiotiques, « une préparation de micro-organismes inanimés et/ou de leurs composants exerçant un bénéfice pour la santé de l’hôte » d’après l’ISAPP, sont encore peu documentés, mais font, comme les autres « biotiques », l’objet d’un intérêt croissant.

Cet engouement pour les « biotiques » se reflète sur les chiffres du marché. En témoigne la part que les probiotiques représentent au sein du marché des compléments alimentaires. En France, ce n’est pas moins de 34 % de ceux consommés en 2023, soit 7 % de plus que l’année précédente. De plus, d’après une enquête du Synadiet, 50 % des répondants ont consommé des probiotiques en 2021.

Les tribiotiques : reflet de la tendance de « biotiques » de plus en plus complets

Ces dernières années ont vu apparaître des solutions avec des « biotiques » de plus en plus holistiques et de plus en plus complètes. Les entreprises redoublent d’efforts pour innover sur le sujet et répondre à la demande des consommateurs de produits renfermant toujours plus d’actifs. Après les symbiotiques, association de prébiotique et de probiotiques, les phytobiotiques, association de plantes et de probiotiques, c’est au tour des tribiotiques d’émerger sur le marché. Combinaison de prébiotiques, probiotiques et postbiotiques, les tribiotiques se veulent complétement holistiques pour la santé intestinale grâce à une synergie d’actions.

Parmi ce marché encore très niche, Kosbiotic, laboratoire français expert des « biotiques », a fait des tribiotiques son cheval de bataille. Positionnée sur un marché premium, l’entreprise propose trois produits adressant chacun un enjeu de santé : le confort intime, la perte de poids et la digestion. Convaincue par les bénéfices de l’association des trois principaux types de « biotiques », soient les tribiotiques, Kosbiotic liste d’ailleurs les multiples effets santé de ses produits :

  • Restauration de la flore intestinale.
  • Soutien immunitaire : favorise la production de cytokines anti-inflammatoires.
  • Amélioration de la fonction intestinale : favorise la santé des cellules intestinales.
  • Réduction de l’inflammation.
tribiotiques

Kosbiotic allie ainsi des probiotiques, des prébiotiques ainsi que du butyrate, un acide gras à chaîne courte issu de la dégradation des fibres par les micro-organismes. Le butyrate serait associé à des effets anti-inflammatoires.
C’est ce qu’affirme l’entreprise grâce à une étude publiée en 2018 qui révèle le rôle du butyrate dans l’intégrité de la barrière intestinale et dans la modulation de la réponse immunitaire. D’un point de vue scientifique, Kosbiotic soutient l’efficacité de ces produits grâce à 4 études cliniques disponibles sur leur site, et menées avec les associations de souches de chacun de leur produit.

Toujours plus, mais pour quelle efficacité ?

Cette course au toujours plus questionne cependant quant à la pertinence des associations et la viabilité des probiotiques intégrés à ces produits. En effet, les probiotiques peuvent subir des interactions délétères avec les pré- ou postbiotiques qui l’entourent. Des études doivent donc être menées avec la souche et les pré- et postbiotiques utilisés dans le produit afin de s’assurer d’un effet véritable sur la santé.
Des études avec les souches seules ne sont, en théorie, pas suffisantes. Kosbiotic, bien que n’ayant pas mené d’étude clinique avec ses tribiotiques, indique, cependant, s’être assuré de la viabilité et la stabilité de ses souches par la mise au point d’un nouveau procédé de fabrication ainsi que l’emploi d’excipients naturels. Il semble aussi nécessaire, à terme, que le terme postbiotique et sa définition soient encadrés d’un point de vue réglementaire.

Ainsi, bien qu’il semble essentiel que de nouvelles études soient menées sur le sujet des tribiotiques, cette approche holistique parait prometteuse quand on mesure l’importance de la stabilité du microbiote. A surveiller, donc.

Un article rédigé avec Lucile Mascher, assistante chef de projet. Merci à elle !


[1] INSERM, Microbiote intestinal (flore intestinale) Une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies, 2021, https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale/#dysbiose-m%C3%A9tabolisme-et-maladies-cardiovasculaires

Crédits photos : #806514778  – © SewcreamStudio – stock.adobe.com

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