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Analogues du GLP-1, quand les réseaux sociaux pèsent lourd

GLP-1 : un acronyme dont on entend beaucoup parler depuis plusieurs mois. Cette hormone, naturellement présente dans le corps humain, stimule la sécrétion de l’insuline, une hormone qui dysfonctionne sur la régulation du taux de glucose chez les personnes atteintes de diabète. Utilisés dans le cadre de traitements contre le diabète, les analogues du GLP-1 sont désormais détournés pour lutter contre l’obésité, sans contrôle médical. Un phénomène qui a trouvé son origine sur les réseaux sociaux et qui soulève autant un problème de santé publique qu’un questionnement sociétal.

Le rôle des analogues du GLP-1 dans la perte de poids

Selon les données de l’Atlas mondial de l’obésité de 2023, la Fédération mondiale de l’obésité s’attend d’ici 2035 à un taux de surpoids de 51 %, comprenant 25 % de patients obèses.

L’obésité est un facteur de risque pour la santé contre lequel il faut agir, dans la majorité des cas, due à une alimentation trop riche en gras et à une activité physique trop faible. Le glucagon-like peptide 1 (GLP-1), quant à elle, est une hormone qui en plus de produire l’insuline favorise la sensation de satiété et diminue ainsi les envies de consommer des produits gras et sucrés. Il est intéressant de voir que des analogues du GLP-1, comme le sémaglutide, ont été développés pour des traitements dans le diabète de type 2.

Depuis le 8 octobre 2024, ces traitements sont autorisés en France, mais leurs prescriptions par un médecin spécialiste reste très strictes en raison de leur sévérité. Les patients remarquent une perte de poids de 15 % en 68 jours, due à la prise d’analogues du GLP-1. Aujourd’hui, son remboursement n’est pas effectif cependant, depuis le 4 décembre 2024, la HAS y a donné un avis favorable.

La lutte contre l’obésité prend maintenant une toute autre ampleur avec l’essor de ces analogues au GLP-1, du à l’arrivée de ces nouveaux traitements qui gagnent en popularité, notamment sur les réseaux sociaux. Cette tendance soulève des questions, tant sur l’accès aux médicaments qui créent certaines tensions d’approvisionnement, ainsi que sur leur coût et, enfin, sur le contrôle permanent du poids des patients.

L’influence des réseaux sociaux dans la prise d’analogues au GLP-1

A l’ère des réseaux sociaux, une attention importante est placée sur le physique, ce qui entraine certaines dérives des analogues du GLP-1. En effet, ils peuvent être détournés à des fins esthétiques liées à la perte de poids, et non à des raisons de santé, ce qui donne lieu à de nombreux mésusages qui ont dans un premier temps été constatés aux Etats-Unis.

analogue du GLP-1
Exemples d’utilisation d’analogue du GLP-1 sur TikTok

Selon un sondage de suivi de la santé, réalisé en mai par la KFF aux Etats-Unis, 12 % des américains adultes déclarent avoir pris des analogues du GLP-1 à des fins esthétiques. Aujourd’hui, la moitié de ces personnes continuent leur traitement.
Si certaines personnes bénéficient d’une assurance maladie qui couvre ces médicaments, ce n’est pas le cas de tous. Aux Etats-Unis, 53 % des patients déclarent difficile d’y avoir accès. C’est pourquoi certaines dérives ont été remarquées sur le marché, notamment via l’arrivée de contrefaçons.

Qu’en est-il en France ?

Ces analogues du GLP-1 sont autorisés en France depuis octobre 2024, cependant l’ANSM opère une mission de surveillance sur le sujet. Sur le terrain, on observe certaines tensions d’approvisionnement des analogues du GLP-1, dues à sa forte demande, ce qui a restreint leur délivrance pour les patients diabétiques. L’ANSM rappelle que ces analogues ne doivent pas être utilisés à des fins esthétiques et rester accessibles aux personnes qui en ont réellement la nécessité.

Le point de vue de Lourdes De Zabala, experte en nutraceutique, sur l’utilisation de ces analogues du GLP-1

« Ces analogues au GLP-1 présentent une grande avancée d’un point de vue de santé publique. Selon une analyse de JP Morgan, d’ici 2030, les analogues du GLP-1 représenteront un marché de 140 milliards de dollars. Cela expose l’ampleur que prend cette tendance et soulève tout de même certaines questions, notamment en ce qui concerne l’automédication, qui peut laisser penser à une démocratisation de l’obésité. Or, cette maladie chronique n’est pas à prendre à la légère et nécessite le suivi par un professionnel de santé.

Ce traitement doit être accompagné d’un suivi médical sur l’alimentation, mais également sur le plan psychologique. Dans le cadre de la prise en charge de l’obésité, les patients qui passent par la chirurgie bariatrique bénéficient d’ailleurs de ce type d’accompagnement.

Sous l’angle de la nutraceutique , les solutions contre l’obésité sont un secteur de niche. Les compléments alimentaires proposés agissent en priorité sur le microbiote, et constituent une aide dans le cadre de la prise en charge de l’obésité, qui doit s’accompagner d’un mode de vie le plus sain possible privilégiant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. »

Il faut donc retenir que l’utilisation d’analogues du GLP-1 peut être favorable pour certains patients, toujours sous suivi médical stricte. Cependant, la démocratisation de ce traitement sur les réseaux sociaux font de ces analogues un traitement populaire. Cette tendance provoque de nombreuses tensions d’approvisionnement pour les patients dont leur santé en dépend.
La question reste en suspens, comment réagissent les autorités de santé face à l’ampleur de ce phénomène ?

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