Le volet nutrition de l’étude Esteban dresse un portrait de l’alimentation des Français. Cette étude fait suite à l’étude ENNS qui datait de 2006 et soulève 5 enjeux nutritionnels majeurs. La suite en détails ci-dessous !
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L’étude Esteban : méthodologie
L’étude Esteban (Etude de SanTé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition), dans son volet nutrition, correspond à la ré-édition de l’étude ENNS réalisée en 2006-2007. Après 10 ans, elle met à jour le portrait sur la situation nutritionnelle des Français.
- Esteban a été menée en 2015, en France Métropolitaine,
- Par Santé Publique France et l’Université Paris 13,
- Auprès de 1 279 enfants de 6 à 17 ans et de 2 834 adultes de 18 à 74 ans,
- Sur la base d’un recueil des données sur les consommations alimentaires, contrôlé par des diététiciens-nutritionnistes.
Les 5 enjeux nutritionnels pour améliorer l’alimentation des Français
L’un des enseignements de cette étude est la faible évolution des consommations alimentaires entre 2006 et 2015. Il subsiste cependant 5 enjeux nutritionnels majeurs :
1. Trop d’acides gras saturés
Sur ce point, seulement 17 % des adultes et 16 % des enfants respectent la recommandation concernant les acides gras saturés (ils doivent représenter environ 30 % des apports lipidiques totaux).
2. Du sel en excès
La consommation de sel est trop importante, et cela s’est amplifié en 10 ans : seulement 22 % des adultes et 40 % des enfants suivent les recommandations, qui est de moins de 6 g par jour pour les adultes.
3. Des boissons sucrées plus qu’il n’en faut
Ce problème est pointé du doigt chez les enfants principalement : plus d’1/3 d’entre eux dépassent la recommandation, qui est d’1/2 verre par jour.
4. Les produits de la pêche délaissés
La consommation de poissons et de produits de la pêche reste en-deçà des recommandations : seuls 1/4 des Français suivent la recommandation de 2 fois par semaine et la consommation chez les enfants a fortement chuté en 10 ans.
5. Les fibres, toujours mal aimées
C’est probablement l’enjeu nutritionnel le plus critique puisque seulement 13 % des adultes et 2 % des enfants suivent les recommandations qui sont de 25 g / jour pour les adultes. Ce point est directement lié à la présence insuffisante des fruits et légumes, des produits céréaliers complets, et des légumineuses dans les assiettes.
Au-delà des nutriments, des problématiques plus profondes
> La dégradation des consommations des CSP+
La bonne nouvelle, c’est que les inégalités sociales semblent s’être estompées en 10 ans.
La mauvaise nouvelle, c’est que cette évolution ne vient pas d’une amélioration des consommations des plus défavorisées, mais d’une dégradation de l’alimentation des plus diplômés.
> Le manque d’appropriation des recommandations nutritionnelles
De façon générale, les 5 enjeux pointés du doigt coïncident avec les grands messages martelés par le PNNS depuis 2001 : moins de sucres, sel, matières grasses ; plus de fruits et légumes. Ce qui veut dire que ces messages ne sont : soit pas entendus, soit pas adressés à la bonne cible, soit pas les bons. Ou tout cela à la fois. Et face à ce constat d’échec, nous devons tous nous remettre en question. Car si la situation nutritionnelle des Français n’a pas évolué en mal durant 10 ans, elle n’a pas non plus évolué en bien malgré les efforts déployés.
Dans une optique de progrès, le HCSP a publié un rapport en fin d’année dernière, faisant des propositions pour 12 nouveaux repères, ainsi que pour les moyens de les diffuser. Selon ce rapport, l‘utilisation plus poussée du digital serait l’une des pistes à étudier, et la e-nutrition est pressentie comme l’un des leviers les plus efficaces. Si ce sujet vous intéresse, consultez notre article sur la e-nutrition. Autre piste : le jeu, réflexe ancestral de notre espèce lorsqu’il s’agit d’apprentissage. Et pourquoi pas le digital + le jeu, comme le suggère notre Doctorant François Barbet dans sa publication sur les sciences de la Gamification au service de la nutrition ? Vous pourrez même tester par vous-même via notre programme ludique d’éducation alimentaire, KOAM…
Enfin, rendez-vous sur le portail de Santé Publique France pour accéder aux résultats complets de l’étude.
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