Après une 1ère édition 2021 très riche, le Think Tank Food & Planet était de retour ce jeudi 31 mars 2022 pour une 2ème édition consacrée à la transformation des Habitudes Alimentaires. Ainsi comment transformer notre modèle vers plus de transparence, de traçabilité, de sécurité à l’échelle mondiale… pour accompagner le changement des habitudes alimentaires ?
Le Think Tank Food & Planet : une réflexion sur les grands enjeux alimentaires
Comme la session précédente, l’articulation du TTFP s’est faite selon :
- Une table ronde regroupant des experts du domaine
- Un focus innovation par la présentation de start-ups innovantes
- Des ateliers de travail en groupe sur des problématiques identifiées
Ainsi, 5 experts se sont réunis autour de la table virtuelle animée par Philippe Legueltel, Journaliste et fondateur de l’agence Aprim :
- Nikta VAGHEFI : Directrice Pôle Nutrition Groupe SAVENCIA
- Marie SARAZIN : Diététicienne Nutritionniste et Responsable d’équipe chez Make Me Healthy
- Stéphane TRAVERT : Ancien Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation – Député de la 3eme circonscription de la Manche
- Grégory DUBOURG : CEO et Fondateur de Nutrikéo : l’agence de conseil en Stratégie Nutrition
Ensuite, ce sont 3 start-ups qui se sont présentées sous forme de pitch aux participants :
- C&DAC (Elise Bourcier) : Société de R&D et innovation spécialisée dans la mise au point de nouveaux produits alimentaires.
- NBread (Olivier Paurd) : Accompagnement d’acteurs industriels dans le développement de produits innovants alimentaires issus d’une nouvelle technologie brevetée.
- Bulk&Co (Frédéric Lafolie) : Fabrication et installation de rayons vrac en magasins alimentaires ou en animaleries.
Puis 3 ateliers simultanés ont traité les sujets suivants :
- Comment répondre aux attentes des consommateurs en termes de transparence, traçabilité et de sécurité alimentaire ?
- Comment accompagner et accélérer la transformation du monde agricole ?
- Pourquoi et comment diversifier les sources de protéines ? Quel rôle pour les protéines végétales ?
Le replay de la conférence est disponible ici :
Agriculture : produire plus mais mieux
Alors que la moitié du territoire français est dédié à l’agriculture et l’élevage, l’enjeu d’une production plus responsable, mieux rémunérée, plus qualitative est primordial. Les échanges ont montré que la productivité n’était pas l’ennemie de la qualité, et que nous pouvons répondre à la croissance démographique sans manger n’importe quoi. Une agriculture plus durable répond à cette problématique et permettra de préserver les sols pour les générations futures.
L’agriculture doit aussi permettre de se protéger de la dépendance étrangère, qui touche de plein fouet les filières agroalimentaires ces dernières semaines en raison de la guerre en Ukraine.
Quelles sont les habitudes alimentaires des Français aujourd’hui ?
Les habitudes alimentaires sont paradoxalement ancrées dans notre quotidien, mais aussi en mouvement parallèlement à l’évolution sociétale. Aujourd’hui, les tendances sont au – de viande, + de plats préparés, + de livraison.
Un clivage est apparu entre ceux qui font attention à leur alimentation, et ceux pour qui la cuisine est une corvée et qui privilégient les fast food par manque de temps. Le consommateur actuel est prêt pour une transition, notamment végétale, mais est perdu dans les informations, les labels toujours plus nombreux…
Il a déjà accepté de manger plus bio (malgré un recul ces derniers mois, on vous explique ici), de cuisiner plus lui-même pour payer moins cher et pour savoir ce qu’il mange.
Think Tank Food & Planet : l’éducation alimentaire comme priorité
Pour faire évoluer les habitudes alimentaires, les intervenants prônent la pédagogie et la culture alimentaire. Cette pédagogie doit venir des industriels, des distributeurs, sans oublier le rôle primordial de l’Etat, pour apprendre ou réapprendre à tous à « bien manger ». Actuellement, cette éducation est déjà facilitée par des nouveaux outils tels que les différents scores ou applis telles que Yuka. Des outils certes perfectibles mais qui restent efficaces.
Comment faire face au « plus cher pour meilleur » ?
Un consensus général a été trouvé autour du fait qu’il fallait se demander quel était le bon prix pour un aliment. En effet, la part du budget alloué à l’alimentation est en diminution. L’enjeu est alors d’expliquer et d’éduquer sur le vrai prix de ce que l’on mange. Grégory Dubourg cite Thierry Marx, Chef Cuisinier
« Une baguette pas chère, on la paie trois fois : une fois à la caisse, une fois chez son médecin et une fois aux impôts »
Qu’est-ce qu’il y aura dans nos assiettes dans 10 ans ?
A cette question, les intervenants se sont montrés optimistes pour plusieurs raisons. Les Français s’intéressent de plus en plus à ce qu’ils mangent, à leur santé, et commencent à avoir une ouverture d’esprit, sur le végétal par exemple. Le goût restera la 1ère priorité, mais nos assiettes seront nutritionnellement optimisées, plus végétales, plus personnalisées, et potentiellement plus chères.
Les aliments moins transformés, bruts, locaux, et avec une traçabilité et une sécurité alimentaire irréprochable seront aussi au cœur de nos menus.
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Un article rédigé par Pierre Lemaigre-Voreaux, assistant chef de projet. Merci à lui !
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